Hier soir, Ségolène Royal était l'invitée du journal télévisé de TF1. Dès la fin de son intervention, une dépêche urgente était diffusée, propageant la petite phrase :"A l'heure où je vous parle je ne suis pas candidate à l'élection présidentielle". Une dépêche qui occultait d'ailleurs le reste de la phrase prononcée par Ségolène Royal : "En revanche mon intention c'est de peser très fortement sur le débat d'idées."
Face à cette inquiétude, Ségolène Royal a aussi dit la nécessité d'un "changement radical de politique". Le changement "radical" fait bien sûr écho au remaniement cosmétique et aux faux changements que Nicolas Sarkozy fait et va faire dans les jours et les mois qui viennent. Mais utilisé plusieurs fois, le mot "radical" a une autre portée, il s'adresse à l'immense majorité des Français qui désespèrent de la politque.
Ce devrait être pourtant le principal enseignement de ces élections régionales. Un désintérêt pour une politique qui se désintéresse elle-même des gens et de leurs problèmes quotidiens après la promesse très forte de 2007 d'un retour du volontarisme politique. Un désintérêt pour la politique telle est faite aujourd'hui alors que l'aspiration au politique est forte en France.
Le mot "radical" employé par Ségolène Royal est là aussi pour rappeler qu'elle est capable de dire et de faire les choses y compris lorsqu'elle ne correspondent pas à la doxa ambiante : que cela soit sur la sécurité ou les jurys citoyens (aujourd'hui mis en place dans sa région) et plus récemment sur le nationalisation partielle des banques ou la taxe carbone.
Sur le terrain par l'action en Poitou-Charentes mais aussi en pesant sur le débat public, comme elle pu le faire sur la taxe carbone et en dépassant les appareils,Ségolène Royal va s'employer à convaincre les millions d'abstentionnistes et de votants blasés qu'"Il y a d'autres façons de faire, d'autres chemins à ouvrir" comme elle le déclarait hier.