NON AU RETOUR DES PRIVILEGES : LE BOUCLIER FISCAL, NON AUX TAXES SUR LE PEUPLE, POUR UNE PENSEE REPUBLICAINE DE L'ECONOMIE
Atomiser pour dominer, tel pourrait être le principe suivi par le sarkozysme au pouvoir.
"Diviser pour régner" : voici l'axiome guidant Nicolas Sarkozy au pouvoir. Et ce avec la co-participation enthousiaste de nombre de ceux qui, par leur histoire politique, devraient logiquement s'opposer à lui.
Le problème étant qu'ils n'ont toujours pas compris que la gestion sociale-démocrate d'un pays était l'alliée objective de sa destruction ultralibérale...
Ainsi nous avons vu que le pouvoir opposait depuis 2007 les chômeurs aux travailleurs, les SDF à l'Humanité sédentaire, les personnes âgées au reste de la population, les familles entre elles, les Français de confession musulmane, comme le monde musulman en entier, aux "autres", les croyants aux non-croyants, les Africains et les Allemands aux Français, les "voyoucrates" aux "ploutocrates", francophones et tenants des langues régionalistes, les malades aux bien-portants, les communautés dites "ethniques" - en fait raciales -, les homosexuels aux hétérosexuels (sic), la gauche qui n'aime pas la France à la droite qui l'aimerait, la fonction publique aux travailleurs du secteur privé, grévistes et non-grévistes bien entendu, bénéficiaires du RSA et travailleurs pauvres, etc.
Le dernier exemple en date de ces deux caractéristiques marquant le nouveau pouvoir est celui de la taxe carbone, dont l'ancien Premier ministre, dit "socialiste" et sako-compatible, M. Michel Rocard, choisi par l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine, a fait la promotion.
Participant ainsi un peu plus de deux phénomènes : la confusion postmoderne droite-gauche ; l'ouverture-imposture et en l'occurrence l'opposition entre l'écologie dite politique et toute politique sociale.
Principale victime : le peuple français contributeur - dont 15 milliards d'euros sont déjà chaque année consacrés au "paquet fiscal", alors que l'injustice fiscale est au cœur de la politique anti-économique sarkozienne.
Dégâts collatéraux : l'image brouillée des socialistes, du socialisme et des écologistes et de l'écologie.
Triomphateur : Nicolas Sarkozy et sa clique de privilégiés abrités sous le bouclier fiscal...
Penser naïvement le nouvel impôt carbone dans le contexte fiscal inique et immoral dans lequel il s'inscrit, ne pas commencer par abattre cette iniquité principielle, tel est le pêché politique de M. Rocard, qui se fait encore une gloire d'être "social-démocrate" et de certains écologistes. Fondé sur le mythe stupide et nocif de la "moralisation" du capitalisme...
ROBESPIERRE
"Dans tout pays où la nature fournit avec prodigalité aux besoins des hommes, la disette ne peut être imputée qu'aux vices de l'administration ou des lois elles-mêmes ; les mauvaises lois et la mauvaise administration ont leur source dans les faux principes et dans les mauvaises mœurs.
[...]
"J'ai vu un ministre impudent dont il n'était pas permis de soupçonner la vertu, exiger les adorations de la France en la ruinant, et du sein de ces criminelles intrigues, la tyrannie sortir armée de la loi martiale pour se baigner légalement dans le sang des citoyens affamés."
Robespierre,
"Sur les subsistancesin Discours et rapports à la Conven
SEGOLENE ROYAL
"Disons-le une fois pour toutes : il faut sortir du discours bénisseur et mystificateur sur l'entreprise citoyenne. L'entreprise n'a aucun objectif civique, ni dans ses statuts ni dans sa pratique."
"L'entreprise citoyenne reste au mieux un mythe, au pire une tromperie ou un leurre. Le capitalisme a mondialement imposé son désordre; la rentabilité du capital, la compétitivité n'ont jamais si fortement qu'aujourd'hui dominé les motivations."
"Le rôle de la politique est d'identifier les rapports de force et les oppositions d'intérêts irréductibles, et de choisir entre eux. Tout ne se fera pas par le consensus : il faut savoir affronter les privilèges."
Ségolène RoyalLa vérité d'une femm.
JEAN-PIERRE CHEVENEMENT
"Tous ceux qui connaissent l'histoire du capitalisme savent bien que le Politique, l'Etat jouent un rôle majeur.
Depuis le XVIe siècle, on ne peut rien comprendre à l'histoire du capitalisme si on ne fait pas intervenir l'Etat.
Prenez le blocage du développement des pays du Tiers-Monde [...]. Tout cela se fait avec la politique, pas avec les lois du marché, ce ne sont pas les lois de Riccardo, c'est de la blague tout ça.
La réalité, c'est la politique."
Jean-Pierre Chevènement,
NON AUX TAXES POUR REMBOURSER LE BOUCLIER FISCAL, NON AUX CORVÉES POUR DÉDOUANER LES PRIVILÉGIÉS
Le retour des privilèges...
Les "belles âmes" tolérantes, ouvertes aux différences - ethniques, sexuelles, culturelles - ont soit perdu à gauche soit se sont ralliées à la nouvelle droite sarkozienne.
En fait le vrai clivage entre gauche et droite, et même au-delà entre républicains et ploutocrates anti-étatiques, de ce point de vue, ultralibéraux, revient en force sous la forme du combat politique entre ceux qui souhaitent un partage équitable des richesses de notre pays d'un côté, et de l'autre ceux qui souhaitent encourager les inégalités, les approfondir, en engraissant les rentiers quitte à détruire l'économie et à appauvrir l'ensemble du marché du travail.
C'est ce second choix qui a été fait dès son entrée en fonction par l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine et actuel président de la République, Nicolas Sarkozy.
Bien avant la crise internationale, due notamment aux subprimes que ce dernier voulait importer en France, le paquet fiscal, le soi-disant encouragement aux heures supplémentaires - le "travailler plus pour gagner plus" - ainsi que l'exonération d'impôts des quelques contribuables les plus fortunés ruinaient l'État et donc l'ensemble du peuple français - 15 milliards chaque année -, empêchaient toute marge budgétaire pour lancer une véritable politique éducative et industrielle en pointe et couvraient d'argent les foyers les plus riches...
Loin d'encourager l'emploi on disait amen aux rentiers. L'on réhabilitait, selon Mme Lagarde, l'argent.
Nicolas Sarkozy? Une crise économique à lui tout seul...
La politique fiscale - de répartition des richesses - de Nicolas Sarkozy - devait être inique ou ne pas être. On rappellera aux "belles âmes sarkozystes" ce principe républicain fondateur, mais aujourd'hui bafoué, touchant à l'impôt et la fin des privilèges, inscrit dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, en son article 13 :
"Pour l'entretien d'une force publique, et pour les dépenses de l'administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens en raison de leurs facultés."
... remboursé par les corvées populaires
Les choix politiques des "grandes administrations ménagères" que sont devenus les États-nations-sociétaux sont donc surdéterminés par les choix idéologico-politiques de définition d'un budget, de gestion et d'orientation des impôts.
Ici réside la principale marge de manœuvre in concretum du pouvoir en place, et donc de la différence entre droite et gauche.
Or, depuis 2007, on aura, en France sarkozienne, creuser les déficits au bénéfice des plus fortunés, exonérés en partie d'impôts grâce au bouclier fiscal, lui-même inscrit dans le désastreux paquet fiscal, coûtant aux Français la bagatelle de 15 milliards par an....
De même la "gestion" de la crise bancaire aura-t-elle été néfaste tant aux PME qu'aux particuliers, les banques étant renflouées à coup de milliards d'euros prêtés par le contribuable, sans que les règles de la finance folle ne soient réévaluées, sans que l'État ne rentre au capitaldes banques pour les mieux contrôler, sans que les rémunérations scandaleusement élevées des trader et autres dirigeants ne soient remises en question par la puissance publique.
Cette absence d'État n'est pas naturelle, loin de là. Elle est voulue et, nous le verrons, commandée par l'idéologie ultralibérale de la nouvelles droite. Comme le disait Robespierre devant la Convention : "la disette ne peut être imputée qu'aux vices de l'administration ou des lois elles-mêmes".
Banques renflouées, peuple français floué...
En second lieu, on détruira l'ensemble du service public de la République, la fragilisant gravement, pour mieux économiser et renflouer les déficits crées au bénéfice de la finance et du haut patronat.
Le cynisme étant de mise avec le sarkozysme, c'est par de nouveaux impôts indirects, les plus injustes, les plus iniques, les plus illégitimes car touchant les classes moyennes et populaires déjà privées d'un bon fonctionnement des services publics, que l'on poursuivra le colmatage maladroit du déficit béant des comptes publics, sans toucher aux privilèges du bouclier fiscal.
Ségolène Royal, opposante socialiste à Nicolas Sarkozy de le rappeler récemment : 20 impôts nouveaux auront ainsi été mis en place. Jésus de Nazareth multiplia les pains, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine multiplie les taxes... :
- La Taxe Carbone : 4 milliards d’€
- La Taxe pour le RSA (entre 1 et 2 milliards)
- Taxe sur les assurances et les mutuelles (1 milliard)
- Taxe sur l'intéressement et la participation (400 millions)
- Taxe sur les stock-options (250 millions)
- Franchises médicales (850 millions)
- Hausse des cotisations retraite (150 millions)
- Taxe sur la publicité des chaînes privées (incalculable)
- Taxe sur les compagnies pétrolières (150 millions)
- Taxe pour financer la prime à la cuve (100 millions)
- Taxe sur les ordinateurs (50 millions)
- Taxe pour copie privée des disques durs externes et clés USB (167 millions)
- Taxe sur le poisson (80 millions)
- Taxe sur les huiles motrices (44 € par tonne de lubrifiant)
- Taxe sur les imprimés publicitaires (incalculables)
-
Hausse de la redevance télévision (20 millions) Contribution exceptionnelle (exceptionnellement reconduite chaque année depuis... 1991) sur les ventes en gros de produits pharmaceutiques (50 millions)
- Taxe sur la téléphonie et Internet (80 millions minimum)
- Taxe sur les grosses cylindrées (malus auto annualisé : 160 € par an par auto)
- Chèque transport (pas de plan de financement pour l'instant)
Total: 10 milliards d’Euros soit les deux tiers du bouclier fiscal... Le déficit cette année sera de 116 milliards d’euros.
Ségolène Royal fait la liste des nouvelles taxes
envoyé par segolene-royal. - L'actualité du moment en vidéo.
Bref, alors que Nicolas Sarkozy prétendait relancer l'économie en favorisant des rentiers, des spéculateurs ou des "accapareurs", comme aurait dit Robespierre, il bâtit un système anti-keynésien aboutissant au règne décomplexé de l'argent chez les plus fortunés, au freinage des embauches dû aux heures supplémentaires défiscalisées, à un déficit tellement profond qu'aucune politique d'aide aux PME ou de transition industrielle n'est plus possible, avec un retour simultané des privilèges et des corvées...
Dans une sorte de nuit du 4 août 1789 renversée... Un complet renversement des principes républicains.
Comment tout cela est-il possible en France?
L'exemple de la taxe carbone, nouvel impôt inique frappant les classes moyennes et populaires, indifférent pour les classes aisées, nous en fournit un bout d'explication intéressant.
Il ne s'agit plus de faire appel à l'État pour résister au marché mais de"moraliser", en l'occurrence d'"écologiser" le (néo)capitalisme, après l'avoir fait triomphé. Tel est le moyen de faire passer la pilule, avec l'aide inestimable des écologistes de gauche, d'un ancien Premier ministre socialiste, Michel Rocard et d'autres encore.
Or, comme nous le verrons avec Robespierre : "sans doute si tous les hommes étaient justes et vertueux ; si jamais la cupidité n'était tentée de dévorer la substance du peuple ; si, dociles à la voix de la raison et de la nature, tous les riches se regardaient comme les économes de la société, ou comme les frères du pauvre, on pourrait ne reconnaître d'autre loi que la liberté la plus illimitée ; mais si l'est vrai que l'avarice peut spéculer sur la misère [...] pourquoi la loi ne réprimerait-elle pas ces abus?".
On ne moralise pas le capitalisme, on le réfrène voire on l'étouffe par la loi, seulement par la loi et sa force de coercition afférente.
CONTRE LE MYTHE SOCIAL-DEMOCRATE DE LA "MORALISATION" DU CAPITALISME : L'EXEMPLE DE L'IMPÔT CARBONE
Quand l'écologie devient anti-sociale
C'est dans ce contexte d'injustice et d'incurie économique que Michel Rocard, ancien ministre dit "socialiste" de François Mitterrand, et surtoutcollaborateur sur divers sujets de Nicolas Sarkozy, applaudi par les Verts et par le Parti Socialiste de Martine Aubry, a été chargé par l'Élysée de concocter un nouvel impôt carbone, une taxe censée lutter, en en augmentant le coût, contre la consommation d'énergies polluantes et, ipso facto, la France étant la lumière du monde, contre le réchauffement climatique.
Une taxe "morale", dirait-on, puisque sans rien changer à l'injustice sociale et économique généralisées, en l'aggravant même, elle viendrait par miracle écologiser la politique sarkozienne. Le problème demeurant qu'indistinctement, elle touchera les gens n'ayant pas les moyens de "rouler propre"...
En outre, "l'invention" d'une énième taxe par un ancien ministre d'un Président socialiste suppose d'abord l'absolution par Michel Rocard du contexte fiscal actuel, donc de l'injustice antirépublicaine comme fondement de l'impôt.
Car la question écologique aujourd'hui en France, n'en déplaise à certaines belles âmes, est évidemment subsumée par la politique droitière anti-économique, d'orientation des impôts des Français vers la rente de quelques richissimes concitoyens - c'est le bouclier fiscal - ou vers le gaspillage en travail supplémentaire garantissant la stagnation de la croissance - c'est le paquet fiscal et les heures supplémentaires, économiquement inefficaces, socialement nocives et philosophiquement proches du caniveau.
Par ailleurs, l'écologie ne peut pas être alliée à l'économie dès lors qu'aucune politique de réindustrialisation "verte"- ou pas d'ailleurs - ne peut être conduite par un État "en faillite", selon notre Premier ministre,ou par une société civile assommée par la crise et les nouveaux impôts.
Aucun cap économique, aucune "vision présidentielle", comme dirait Marie-France Garaud, autre qu'un travail qui s'est mu en chômage de masse, n'ont été proposés au peuple souverain.
Nicolas Sarkozy aura donc réussi la prouesse d'opposer préoccupation écologique à justice sociale, avec l'aval, en réalité, de politiciens croyant naïvement en la "moralisation" du néo-capitalisme.
Puisque tout le monde parle de morale, rappelons-nous toujours, et avec Robespierre l"'Incorruptible", que morale républicaine et logique capitaliste sont incompatibles, irréductibles l'une à l'autre, dialectiquement - c'est la croyance périmée de la social-démocratie - ou pas, opposées.
Pour Robespierre, "comme l'essence de la République ou de la démocratie est l'égalité, il s'ensuit que l'amour de la patrie embrasse nécessairement l'amour de l'égalité" et "il est vrai encore que ce sentiment publique sublime suppose la préférence de l'intérêt public à tous les intérêts particuliers ; d'où il résulte que l'amour de la patrie suppose encore ou produit toutes les vertus".
Cette primauté de la morale publique sur les intérêts particuliers estdéfinitivement effondrée en France.
La morale néocapitaliste, ou plutôt sa logique implacable, pose que chaque individualité, isolée, doit consommer, détruire, consommer à nouveau, détruire encore, de sa naissance à sa mort, voire après sa mort avec les "assurances-vie".
De même pour les capitaux voués à se produire et à se reproduire peu importe de quelle façon. Le tout enté en une anthropologie de l'homme dont Hannah Arendt estimait qu'elle comporte un "trait que la vie humaine avait de commun avec la vie animale" dès lors que "l'impulsion à travailler-pour-pouvoir-se-maintenir-en-vie n'est pas extérieure à la vie mais incluse dans le processus vital qui nous contraint à travailler tout comme il nous oblige à manger", et surtout à ne pas "politiquer"...
D'ailleurs pour le MEDEF de Madame Parisot, les jeunes ne sont pas des êtres humains...
Les Rocard, Dominique Strauss-Khan, sociaux-libéraux ou démocrates et autres Verts sarko-compatibles
Comment expliquer que Michel Rocard, étiqueté socialiste ou encore les Verts, concurrençant le PS sur sa gauche depuis la tentative de meurtre politique de Ségolène Royal au congrès de Reims, applaudissent une taxe venant réguler a posteriori un capitalisme taxant les plus faibles et polluant par nature?
C'est que ceux-ci ont peut-être un problème avec toute vision révolutionnaire et républicaine du partage des "prodigalités" ou des richesses du pays, dès l'origine.
"Social-démocrate" - réalité absente depuis toujours en France-, Michel Rocard a commencé comme régionaliste fort peu attaché à la République et à son unité. Fils de la bourgeoisie savante, il s'engage courageusement en politique tout en montant les marches de la haute fonction publique.
A 23 ans, il trouve opportun de prendre le pseudonyme d'un hérétique protestant, Michel Servet, tendance antijacobine et régionaliste qui le conduira à défendre jusqu'aux ennemis de l'État-nation et aux "régio-nationalistes" du Front de Libération de la Bretagne. Ceux-là même qui commettront l'attentat de Versailles en 1978. Et de proclamer : "je sens profondément que ce mouvement centralisateur, commencé par Philippe le Bel, doit s'arrêter", s'agissant de l'unité centralisée de la République.
Économiquement, c'est en ennemi des nationalisations mitterrandiennes qu'il se fera "social-démocrate", croyant naïvement que syndicats et patronat pourraient un jour s'entendre sans l'État, sans le peuple dans des compromis qui demeurèrent toujours introuvables...
Son héritier sur le plan économique est certainement Dominique Strauss-Khan, qui injuriait Ségolène Royal, le soir de la victoire de Nicolas Sarkozy? en en appelant à une "rénovation sociale-démocrate du PS", contre-sens historique, libéral et contraire aux idéaux de la république dans ce qu'elle a ou avait de "social" depuis la Révolution française.
Compromis valant souvent compromission, Ségolène Royal écrivait à ce sujet : "le rôle de la politique est d'identifier les rapports de force et les oppositions d'intérêts irréductibles, et de choisir entre eux. Tout ne se fera pas par le consensus : il faut savoir affronter les privilèges [...]".
On comprendra donc mieux sa foi béate en une moralisation du capitalisme, via la taxe carbone aujourd'hui. Accepter le néocapitalisme tel quel puis l'amender frileusement a posteriori sans le remettre en cause dans ses fondements.
Michel Rocard fit œuvre socialiste, notamment en mettant en place sous Mitterrand le RMI. Mais il ne fut jamais qu'un économiste génial dont l'engagement originel fut, doit-on le rappeler ici, antirépublicain, et, de ce point de vue, libéral et tout à fait sarko-compatible.
S'agissant du mouvement écologiste, tout est plus complexe. Il va de la gauche, de l'anarchisme, de la droite à l'apolitisme le plus complet. Son importance présente relève tant de la fin des idéologies de gauche ou de la droite traditionnelle que du postmodernisme ambiant, qui sépare les causes particulières les unes des autres, en l'occurrence le souci de la Terre et des hommes du monde du travail et de la répartition des richesses, que de l'état actuel de la planète.
Mais le parti politique des Verts, aujourd'hui à gauche, est comme Michel Rocard tombé dans le panneau de l'impôt indirect, de la corvée carbone...Tout attaché à "sa" cause : diminuer les effets de la consommation d'énergie fossile, l'écologie politique en oubliera que le régime fiscal sarkozien demeurerait inique de part en part... Et que sa nouvelle taxe écologique carbone n'échapperait pas à la règle... Frappant classes moyennes et populaires, faisant rire les plus aisés et les plus pollueurs, elle serait forcément une "corvée" de plus pour les ménages.
(Ademe)
Cette absence de vision globale, de pensée républicaine aux principes forts et universels - s'agissant au moins de la France - est assez effarante venant de personnalités dites de gauche... Comment peut-on applaudir à des impôts indirects, les plus injustes, vaguement différenciés, quand le problème récurrent en France est celui de définir des impôts réellement progressifs?
C'est pourquoi la relecture de Robespierre et notamment de ses discours "à chaud" sur l'économie et la libre circulation des marchandises est tellement importante. Car on ne moralise pas un capitalisme amoral par principe... C'est à l'origine même de cet alliage mensonger qu'il faut s'attaquer, et la morale se trouve être inappropriée et faible à souhait - sauf dans les discours sophistiques de l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine...
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Le roi Louis XVI voulut améliorer la situation de son bon peuple, mais sans jamais avoir l'audace d'abolir les privilèges...
Michel Rocard, les sociaux-démocrates ou socialistes-libéraux tel Dominique Strauss-Khan et certains Verts croient pouvoir travailler avec Nicolas Sarkozy, créer un nouvel impôt indirect pour sauver la planète, ils disent oui ce faisant au retour des privilèges et se détournent d'un peuple assommé par le retour des corvées, corvéable à souhait...
On dit oui au capitalisme pro-rentiers le plus amoral et on prétend le moraliser...
Hardie la personnalité politique qui oserait rétorquer en premier lieu que notre civilisation est d'abord républicaine et, en second lieu, que celle-ci est née en-dehors du capitalisme, bien avant lui et que le néo-capitalisme, le capitalisme politique, est tout à fait récent.
Comprendre cette primauté perdue de la république et du politique sur l'économique exige d'une part l'existence d'un personnel politique lui-même acquis à notre socle commun républicain et démocratique - ce qui est de moins en moins évident -, d'autre part la connaissance du point de vue de révolutionnaires puis de républicains convaincus sur ce que l'on appelait alors "la libre circulation" des subsistances.
Quant à la gauche et aux Verts, aux écologistes de gauche, ils devraient combattre pour que soit enfin abolie cette notion naturaliste de "croissance".
A l'heure où les pays émergents concurrenceront mortellement la vieille Europe sur ce terrain, il serait temps d'abandonner toute tentative d'amender a posteriori un néocapitalisme autonome.
Il serait temps de replacer la richesse humaine de chacun, les nouvelles technologies nous y autorisent, en amont du capitalisme.
Abandonner la croissance pour la "créa-sens"... Laquelle, sans rompre avec la marche du monde mais en cultivant l'économie participative, comprendrait, autoriserait et respecterait toutesles dimensions de l'humanité des hommes. Leur inventivité, le respect de leur rythme, la qualité de leur vie, leur inventivité, leur singularité et leur pluralité, leur cadre de vie : le pays, le continent, la planète. Pourquoi pas? La réorientation du capitalisme, en attendant son effondrement, ne peut se faire qu'en amont, jamais en aval.
Parce que sa morale est incompatible avec la moindre imagination d'un nouvel humanisme.
Encore faudrait-il, aujourd'hui, commencer par rembourser le bouclier fiscal au contribuable, comme l'aide publique à des banques avides de gain. Redonner une marge de manœuvre à un État impartial et imaginatif...
Comme l'écrivait Ségolène Royal, mitterrandienne peu encline au rocardisme, dans La vérité d'une femme, dès 1996, : "l'entreprise citoyenne reste au mieux un mythe, au pire une tromperie ou un leurre. Le capitalisme a mondialement imposé son désordre; la rentabilité du capital, la compétitivité n'ont jamais si fortement qu'aujourd'hui dominé les motivations".
Et plus radicale encore: "disons-le une fois pour toutes : il faut sortir du discours bénisseur et mystificateur sur l'entreprise citoyenne. L'entreprise n'a aucun objectif civique, ni dans ses statuts ni dans sa pratique. Cette conception idéalisée a servi - et sert toujours - de prétexte à l'obtention de subventions publiques."
Le sens de l'État, de l'intérêt public et commun, la res publicasont et demeureront antinomiques des privilèges - priva lex.
Dans la France de Sarkozy, insidieusement réapparaissent les privilèges et les corvées - ces impôts royaux abolis pourtant depuis longtemps tant ils écrasaient le peuple.
On n'écologisera pas, on ne moralisera pas le "capitalisme" sans la force de la loi. Car, comme le clamait du haut de la tribune Robespierre en son temps : "la disette ne peut être imputée qu'aux vices de l'administration et des lois elles-mêmes
Ségolène Royal: voiture ecolo et croissance verte
envoyé par segolene-royal. - L'info internationale vidéo.
L'économie devrait pourvoir au partage au moins équitable des richesses de la France, l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine semble combattre cet axiome républicain.
En attendant, que ces complices dits de gauche révisent leur "pensée économique", qu'ils relisent Robespierre et son "Discours sur les subsistances" avant d'aller applaudir Nicolas Sarkozy
"Le fléau du peuple, la source de la disette, ce sont les obstacles mis à la circulation, sous le prétexte de la rendre illimitée. La subsistance publique circule-t-elle, lorsque des spéculateurs avides la retiennent entassée dans leurs greniers? Circule-t-elle, lorsqu'elle est accumulée dans les mains d'un petit nombre de millionnaires qui l'enlèvent au commerce pour la rendre plus précieuse et plus rare, qui calculent froidement combien de familles doivent périr avant que la denrée ait atteint le temps fixé par leur atroce avarice?".
Et de s'en prendre violemment aux moralisateurs qui affament le peuple :
"un ministre impudent dont il n'était pas permis de soupçonner la vertu, exiger les adorations de la France en la ruinant, et du sein de ces criminelles intrigues, la tyrannie sortir armée de la loi martiale pour se baigner légalement dans le sang des citoyens affamés".
Cela ne vous évoque-t-il pas la France d'aujourd'hui : celle où les hyperprivilèges engraissent les privilégiés et où classes moyennes et populaires paient et s'appauvrissent pour eux, avec l'aide d'un pouvoir se prétendant plus vertueux que la vertu - écologique notamment?
On ne passe pas de la pommade au néocapitalisme contrairement à ce que croient les sociaux-démocrates ou encore les Verts. On légifère, on le contraint quand il dessert le peuple.
Surtout parce que l'économie financiarisée et sa déclinaison dans la société de masse de consom-munication dominent l'Occident et la France, quasi naturellement.
Parce que la moindre critique à l'égard du néocapitalisme de la part d'un responsable politique se verra répondre par l'intervieweur que "notre civilisation, c'est le capitalisme", que c'est "le meilleur système au monde à ce jour", et autres fadaises.
Remerciement à JR pour toute cette docummentatio